Une tâche « herculéenne » attend le nouveau président brésilien

Le début d’une nouvelle ère… ou le renouveau de l’ancienne. Ce dimanche 1er janvier débute le troisième mandat du président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. Un président de gauche essaiera pour rassembler un pays fracturé et lutter contre les inégalités alors même que l’économie vacille. Le président sortant Jair Bolsonaro a quitté le Brésil vendredi après avoir clairement indiqué qu’il ne voulait pas suivre l’investiture de Lula. Le vice-président Hamilton Mourao est président par intérim, a déclaré son bureau de presse à Reuters.

Vice président Geraldo Alckmin pensait qu’un tâcheherculéen » en attente d’un futur dirigeant à la tête d’un grand pays en plein essor de 215 millions d’habitants. Pour l’équipe de Lula, Jair Bolsonaro a laissé le pays dans une situation désastreuse avec un recul des politiques sociales, éducatives et environnementales.

Le premier défi : réussir à se connecter

Bien que le président n’ait été élu qu’avec Avec 50,9% des voix contre 49,1% pour son adversaire d’extrême droite, Lula devra apaiser les bolsonariens radicaux qui appellent à une intervention militaire. Elle devra aussi reconstruire ses relations avec la Cour suprême, durement ébranlées par les attaques dont elle a fait l’objet sous le gouvernement de Jair Bolsonaro.

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Sur la scène internationale, il devra également tenter de renouer avec des alliés qui ont été frappés par l’ancien président. Brasilia doit également un milliard d’euros à diverses institutions internationales, dont l’ONU. Pour regagner de la crédibilité dans le pays, Lula devra également lutter contre les activités illégales, dans un pays où le lobby de l’agrobusiness est très puissant.

Des mesures sociales et environnementales fortes

Après des années de destruction de la forêt amazonienne pendant l’ère Bolsonaro, de nombreux Brésiliens s’attendent à ce que le président prenne des mesures énergiques en matière de politique environnementale. Ainsi, jeudi, le président a nommé une personnalité à l’aura internationale, Marina Silva, au poste de ministre de l’Environnement. “Nous ferons tout ce qu’il faut pour atteindre zéro déforestation et dégradation de nos écosystèmes d’ici 2030.”Lula a promis en novembre à la veille de la COP27.

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En outre, le président a également nommé vendredi son sénateur du Parti des travailleurs, Jean Paul Prates, président de Petrobras, la compagnie pétrolière publique du pays. Il l’apprécie “Il est possible d’orienter l’entreprise vers un grand avenir”.

Le Congrès brésilien a également approuvé un amendement à la Constitution qui permet au futur gouvernement de dépasser le plafond des dépenses pour financer les programmes sociaux, mais seulement pour un an. L’approbation de ces dépenses extraordinaires vise principalement à pérenniser l’allocation mensuelle de 600 reais (110 euros) versée aux familles les plus démunies, un montant déjà en vigueur depuis août, sous le gouvernement du président sortant.

Lula s’est également engagé à verser aux familles bénéficiaires une prime mensuelle de 150 reais (27 euros) pour chaque enfant de moins de sept ans. Outre les minima sociaux, l’autorisation de dépassement du plafond des dépenses permettra de débloquer des fonds pour le programme de la pharmacie publique, avec des réductions importantes pour l’achat de médicaments, et pour une augmentation du salaire minimum.

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La situation économique au centre des préoccupations

Ces versements pour réduire les inégalités sociales inquiètent les marchés financiers, qui craignent explosion de la dette publique, déjà en 77% du PIB. Lula a annoncé qu’il voulait augmenter les dépenses sans augmenter les impôts. Aujourd’hui qenviron 125 millions de Brésiliens souffrent du manque de nourriture et 30 millions de la faim.

Le gouvernement devra proposer un cadre budgétaire bien défini pour éviter une perte de confiance des marchés qui aurait un effet domino sur l’économie. Dans ce contexte de crise et d’inflation, l’objectif sera de contenir le chômage, actuellement au plus bas depuis 2015, et de maîtriser l’inflation.