
INFOS LE FIGARO – C’est dans la salle des ventes Mercier à Vendeville (Nord) que le sort de la marque a été scellé, près de deux mois après la liquidation forcée de la marque de prêt-à-porter.
Coup de marteau final pour la marque Camaïe. Après quelques minutes de compétition, c’est Celio qui reprend la célèbre marque de vêtements du Nord. Le lot numéro 27 est parti pour 1,8 million d’euros. “Nous ne voulions pas manquer cette histoire, cette marque. Maintenant, nous allons voir comment lui donner vie», se réjouit Sébastien Bismuth, président de Celi, à l’issue de la vente aux enchères dont il est ressorti vainqueur. Cependant, les orientations du projet ne sont pas encore révélées. “Nous allons d’abord explorer les possibilités. Mais aujourd’hui on ne peut pas imaginer ne pas être présent sur le digital“, conclut le président Celija, avant d’ajouter que la réouverture de 500 magasins Camaïeu n’est pas envisageable dans le marché actuel.
C’est à l’hôtel des ventes Mercier de Vendeville, dans le nord, que le sort de l’enseigne s’est scellé mercredi, près de deux mois après la liquidation judiciaire de l’enseigne de vêtements qui a entraîné le licenciement de 2.600 salariés et la fermeture de ses 512 magasins.
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La marque est valorisée entre 1,5 million et 2 millions d’euros
Celio pourra désormais profiter des actifs immatériels de la marque française, à savoir le portefeuille de marques, les différents logos et le nom de domaine. Il était estimé entre 1,5 et 2 millions d’euros par Mercier, avec un prix de départ de 500 000 euros. Un acompte de 50 000 euros était exigé pour participer à l’enchère. “Je suis content que la marque soit rachetée par les français», se réjouit Jean-François Duprez, ancien PDG de Camaïeu, présent aux enchères.
Entre douze et quinze acheteurs potentiels ont manifesté leur intérêt. Deux entrepreneurs apparentés, Karine Renouil-Tiberghien et Arnaud de Belabre, se sont récemment annoncés via les réseaux sociaux comme repreneurs potentiels. Leur objectif était alors de rendre l’entreprise 100% Made In France. Il leur est difficile de cacher leur déception. “Nous sommes déçus, mais c’est bien au-delà de nos capacités. Nous avions un budget maximum de 1,1 million d’euros», déplore Karine Renouil-Tiberghien, saluant le rachat de la marque Camaïe par un groupe français. Même son de cloche du côté de Thierry Ciwik, ancien délégué syndical CGT au sein de Camaïeu, désormais licencié : « Il est important qu’il y ait quelque chose de construit derrière. Je suis venu voir qui serait l’acheteur. »
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26 autres lots Camaïeu ont également été vendus aux enchères ce mercredi après-midi, dont des vêtements (pulls, manteaux, etc.), 92 mannequins et 2 500 tapis de yoga. Le leader français des braderies générales Noz n’a acheté que 4 lots mercredi, alors qu’il a réussi à s’emparer de l’essentiel du stock de vêtements adjugé fin octobre pour 4,2 millions d’euros. “Nous avons été surpris par l’augmentation des enchères. Probablement parce que les séries étaient plus petites et qu’il y avait plus d’acteurs intéressés.“, explique Sébastien Jaffres, repreneur pour le compte de Noz. Certaines parcelles dont le prix initial avoisinait les 20 000 euros ont en réalité été vendues plus de 100 000 euros. Mais Noz est toujours satisfait de son travail. La collection hiver de Camaïeu, qui n’a pas encore eu l’occasion d’être présentée au public, est en vente depuis plus d’une semaine dans 280 de leurs magasins à travers la France. Les vêtements sont vendus avec une remise d’environ 50% par rapport au prix Camaïe. “ Les ventes se passent bien “, note le représentant de Noz.
Enfin, concernant le fonds de commerce des 509 magasins Camaïeu, la méthode est différente puisqu’un représentant légal a été désigné. 72 devrait être vendu pour environ 6 millions d’euros. “La vente devrait être finalisée d’ici la fin de l’année. Pour les autres commerces, les locataires ont rendu leurs clés “, explique Yvon Perin, le représentant légal en charge du dossier. Plusieurs candidats, principalement des logisticiens, ont déjà manifesté leur intérêt pour reprendre l’entrepôt de Roubaix. Mais l’accord ne devrait pas être conclu avant janvier.